THÊATRE / DANSE
DEADLINE de Patrice Bigel & Alisson Cosson
Conception, mise en scène, chorégraphie : Patrice Bigel
Texte : Alison Cosson
Scénographie, lumière : Jean-Charles Clair
Son : Julie Martin.
Avec Samih Arbib, Mara Bijeljac, Francis Bolela, Sophie Chauvet, Anna Severina Perrin.
DEADLINE de Patrice Bigel & Alisson Cosson
Conception, mise en scène, chorégraphie : Patrice Bigel
Texte : Alison Cosson
Scénographie, lumière : Jean-Charles Clair
Son : Julie Martin.
Avec Samih Arbib, Mara Bijeljac, Francis Bolela, Sophie Chauvet, Anna Severina Perrin.
EXTRAITS
… Quand un géologue observe une falaise, il voit bien ce qu’il s’est passé. Mais ce qu’il va se passer ça il ne sait pas. Il dit, des millions d’années. Il regarde l’érosion et Il dit. Le mec il regarde la falaise et il dit. C’est son boulot. Des millions. Il cherche des fossiles. Mais s’il dit dans des millions d’années. Ça on ne sait pas. Peut-être qu’il n’y aura plus ni la falaise ni le mec pour dire des millions. Il aura fait des prévisions sûrement mais il n’y aura personne pour vérifier. Et tu le crois ça. Que toujours la falaise sera là. Tu la regardes grandir à mesure que tu te rapproches. Et bientôt la falaise est un mur qu’il faut commencer à grimper pour ne pas se laisser avoir par les millions d’années. Tu es là-haut, tu regardes les plantes qui ont poussé dans les fissures et l’érosion. Sans toi. Et tu continues d’avancer jusqu’à atteindre complètement la limite du vide…
… Je pense à toutes ces possibilités que j’ai à cet instant. Et je ne sais pas par où commencer. Pourtant c’est important ça. La première phrase. Et les autres qui suivent. Je change la première phrase, je change aussi ce qui va suivre. Un réseau de mots qui se combinent. Et qui vont plus vite que moi. Qui me dépassent. Si on savait par avance où les mots nous emmènent, on s'arrêterait de parler. Je cherche mon début mais j'ai déjà commencé. Les mots s’additionnent à mesure que je parle et si je reviens en arrière, pour me reprendre, j’en rajoute toujours. Ce n’est pas comme un roman où tu peux tourner les pages dans l’autre sens et relire ce qui t’a échappé. Ou commencer par les dernières pages. Tu te lances pourtant…
… Quand un géologue observe une falaise, il voit bien ce qu’il s’est passé. Mais ce qu’il va se passer ça il ne sait pas. Il dit, des millions d’années. Il regarde l’érosion et Il dit. Le mec il regarde la falaise et il dit. C’est son boulot. Des millions. Il cherche des fossiles. Mais s’il dit dans des millions d’années. Ça on ne sait pas. Peut-être qu’il n’y aura plus ni la falaise ni le mec pour dire des millions. Il aura fait des prévisions sûrement mais il n’y aura personne pour vérifier. Et tu le crois ça. Que toujours la falaise sera là. Tu la regardes grandir à mesure que tu te rapproches. Et bientôt la falaise est un mur qu’il faut commencer à grimper pour ne pas se laisser avoir par les millions d’années. Tu es là-haut, tu regardes les plantes qui ont poussé dans les fissures et l’érosion. Sans toi. Et tu continues d’avancer jusqu’à atteindre complètement la limite du vide…
… Je pense à toutes ces possibilités que j’ai à cet instant. Et je ne sais pas par où commencer. Pourtant c’est important ça. La première phrase. Et les autres qui suivent. Je change la première phrase, je change aussi ce qui va suivre. Un réseau de mots qui se combinent. Et qui vont plus vite que moi. Qui me dépassent. Si on savait par avance où les mots nous emmènent, on s'arrêterait de parler. Je cherche mon début mais j'ai déjà commencé. Les mots s’additionnent à mesure que je parle et si je reviens en arrière, pour me reprendre, j’en rajoute toujours. Ce n’est pas comme un roman où tu peux tourner les pages dans l’autre sens et relire ce qui t’a échappé. Ou commencer par les dernières pages. Tu te lances pourtant…